Je voulais apporter une petite rectification par rapport au message précédent. En effet, nous avons fait la visite des chutes de Fourgassier, de Chou Aï et d'Iracoubo le 03 avril et non le 04. Je commence à me mélanger les pinceaux sur les dates, il faut dire que nous avons pas mal bougé en quelques jours.
Donc je reprends, le 04 avril, noous avons entrepris de faire découvrir l'ouest guyanais à nos visiteurs.
Nous avons commencé par la visite de la ville de St Laurent en petit train....et oui même ici il y a ce piège à touristes !!! En effet, nous ne l'avions encore jamais fait et ce sera la dernière fois. Pour nos prochains visiteurs, nous serons les guides.... parce-qu'au final le petit train ne nous apprend rien que nous ne savons déjà sur la ville.
Etant donné que j'ai déjà un album sur St Laurent, le N°11, je vais juste le compléter.
La statue du bagnard située devant l'Office du Tourisme et au bord du Maroni
Suite à notre petite visite de la ville sous la pluie....en même temps c'est de saison, nous avons enchaîné par la visite du Camp de la Transportation qui est situé derrière la caserne.
Le 21 février 1858, le bagne de St Laurent est inauguré sur le fleuve Maroni. Il était constitué de plus de 12 bâtiments ( rangées de " cases" contenant les cellules de part et d'autre de la cour intérieure, un hôpital, des cuisines, les bâtiments du personnel, le lavoir et la bibliothèque ).
Tous les condamnés venant de la métropole débarquaient d'abord à St Laurent et étaient ensuite répartis dans les différents camps et pénitenciers de la Guyane. Seulement un petit nombre de bagnards restaient à St Laurent. Ceux là étaient presque tous employés dans l'administration et étaient des hommes considérés comme peu dangereux. On estimait qu'il ne tenteraient pas de s'enfuir. Ceux que l'on pensait tentés par l'évasion étaient envoyés sur les îles.
Ceux qui avaient la chance de rester à St Laurent étaient généralement mieux traités que les condamnés des autres camps. Leur travail était simple, ils pouvaient presque aller et venir dans l'enceinte du bagne et ils avaient droit à une meilleure nourriture.
Même si dans l'ensemble les bagnards de St Laurent étaient plus " calmes " que les autres, il n'empêche qu'il y a eu des exécutions par guillotine. De nos jours, il ne reste plus que son emplacement au sol.
Le 16 mars 1880, on créa la ville de St Laurent, qui était une commune pénitentiaire, dont les habitants étaient presque tous des gardiens ou des bagnards libérés.
En 1912, l'hôpital a été construit.
Le bagne ne ferma qu'en 1946, année où le bagne cessa d'exister. Sa fermeture avait été décidé par le décret-loi de Daladier en 1938.
Après sa fermeture, le camp a été laissé à l'abandon. Les bâtiments envahis par la végétation ont été pillés pour récupérer les matériaux, puis vendus.
C'est dailleurs le souvenir que j'avais du camp lors de ma visite à St Laurent dans les années 1986-1987. Il fallait un coupe-coupe pour pouvoir accéder aux cellules, la végétation avait reprit ses droits.
Mais revenons à notre sujet, au moment de la guerre civile au Surinam en 1983, les bâtiments ont servi d'abri aux réfugiés.
En 1987, le camp a été classé parmi les monuments historiques, à la suite de quoi, il a été racheté par la commune et dégagé par l'armée en 1990. Depuis cette date, il fait l'objet d'une sérieuse réhabilitation. D'ailleurs quelques bâtiments ont été refaits à l'identique pour un tournage. Désormais, on peut trouver dans le camp, la bibliothèque, un club de théâtre....
Vous trouverez les photos du camp dans l'album N°59.
L'entrée du camp.
Pas très confortable ....
La Martinière qui transportait les bagnards en partance pour la Guyane au départ de l'Ile de Ré.